Du changement pour le complément de libre choix du mode de garde (CMG) dès septembre 2025. Un nouveau mode de calcul fait craindre à certains parents seuls une baisse de leurs aides. Qui gagne, qui perd??
Le gouvernement a revisité le mode de calcul du Complément de libre choix du mode de garde (CMG) pour la rentrée, avec l’objectif affiché de mieux adapter les aides aux réalités individuelles. Fin juin, la Caisse d’allocations familiales (CAF) organisait un « chat » en ligne pour répondre aux questions sur cette réforme CMG. Or, dès la mise à disposition du simulateur Urssaf mi-juin, les premières alertes sont tombées :
L’Union nationale des associations familiales (Unaf) a confirmé le constat : «?Toutes celles que nous avons analysées y perdent?», déplore Jean-Philippe?Vallat, responsable de la politique familiale à l’Unaf.
Ce recul des prestations s’explique par la suppression de deux bonifications spécifiques jusqu’ici réservées aux parents isolés :
Les associations dénoncent ainsi un coup de frein brutal, malgré les annonces gouvernementales qui valorisaient, au contraire, la réforme comme un moyen d’extension et de justice sociale. À cela s’ajoute la fin des surcotes pour les horaires atypiques. À noter que celles liées aux enfants en situation de handicap restent maintenues.
Le gouvernement, par la voix de Thomas Fabre, conseiller communication de la ministre Catherine Vautrin, se défend. La réforme vise à individualiser les droits en fonction :
Le nouveau calcul adopte ainsi une approche progressive, et les familles monoparentales, puisqu’elles n’ont qu’un seul revenu, bénéficieraient en principe de taux plus élevés. Mais les chiffres font encore débat : la CNAF mentionne 55 % de perdants parmi les allocataires, même si un mécanisme de compensation transitoire pourrait s’appliquer pour certains.
L’Unaf, constatant que les simulations sont floues, redoute que seules les familles à bas revenus avec garde à temps complet s’y retrouvent. «?Le pari du gouvernement est clair : inciter les mères à augmenter leurs heures de garde et à rejoindre le marché du travail. Mais la réalité professionnelle et la vie familiale ne s’alignent pas toujours sur ce postulat?», avertit Jean-Philippe?Vallat.